19 Nov

Hiérarchiser les actions grâce à l’analyse de profil

Constat

Faire des économies en réduisant sa consommation ? Ca m’intéresse !

Les propositions ou injonctions sont nombreuses : Faites d’abord un audit ! Changez vos fenêtres ! Faites isoler votre enveloppe ! Revoyez votre éclairage ! La ventilation double-flux est la solution ! Mettez en place un système de gestion technique !

Tout conseil ne s’intéressant qu’à une partie du sujet et non étayé par des données solides doit inciter à la prudence. Non pas que les performances des nouvelles chaudières ou des nouveaux éclairages soient à mettre en doute mais, sans vision globale, comment être sur que ce sera le meilleur gisement d’économies ? Comment être sur qu’il représentera le meilleur investissement que vous puissiez faire ?

Quelle démarche adopter ?

Indéniablement un état des lieux initial est un point de départ indispensable. Mais les mots « audit », « diagnostic » sont souvent galvaudés.

Ne pas confondre les 2 formes réglementaires : le Diagnostic de Performance Energétique à effectuer lors de la vente d’un logement avec l’audit obligatoire à réaliser par les grandes entreprises selon une démarche rigoureuse et normalisée par des bureaux d’études certifiés.

Quant aux soi-disant audits gratuits proposés par téléphone ou à l’issue d’une visite d’un fournisseur de solutions techniques, leur exhaustivité et leur neutralité risque d’être douteuse.

il convient donc de se poser les bonnes questions :

  • quel est mon objectif (réglementaire ? économique ? environnemental ? communication ?)
  • sur quel périmètre ? quels critères de choix ?
  • qui me propose l’étude ? neutralité du conseil ? proximité ? vision globale ?

Et surtout : que va-t-il se passer après ?

  • Suis-je en capacité d’exploiter les résultats de cette étude, de formuler un plan d’action ?
  • Ai-je la compétence et la disponibilité nécessaire pour suivre les actions et vérifier que les effets sur la performance sont au rendez-vous ?

Un exemple

Un profil de consommation établi d’après des données réelles et précises est un outil très pragmatique pour cibler les actions et contrôler les effets de celles-ci.

Dans l’exemple ci-dessous d’un atelier où l’énergie électrique est majoritaire, une « courbe de charge » électrique a été établie et analysée.

La courbe de charge (Puissance moyenne appelée en Watts sur des intervalles de 10mn) peut généralement être obtenue de son fournisseur d’électricité ou être mesurée et enregistrée pour un coût modique.

courbe-de-charge

Le profil est très caractéristique d’une journée de travail. On y observe :

  • une plage d’activité très marquée (7h-16h)
  • Un seuil au dessous duquel la puissance ne descend pas même pendant les heures non ouvrées appelée « talon »
  • des fluctuations pendant les heures de travail et en fin de journée

Dans cet exemple, cette courbe a été utilisée et analysée sur le terrain avec les personnes en activité sur cette zone. Les premières conclusions sont les suivantes :

  • L’observation des éclairages en place a permis de montrer que la part prédominante de l’énergie consommée correspond à l’allumage permanent de l’atelier pendant les heures ouvrées. Le changement de sources ou la modulation sont des axes de travail prioritaires
  • Le « talon » représente le 2ème poste de consommation. Repérer par exemple les consommations de « veille » injustifiées peut être une source d’économies facile à atteindre.
  • La consommation due aux activités productives de l’atelier est finalement assez faible. Ce n’est probablement pas la piste à étudier en priorité.